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XVII

Vous me dites sans fin que ce n'est la saison
De suyvre de l'Amour l'inconstance legere,
Qu'il faut matter sa chair et se mettre en priere
Humblement devant Dieu dressant son oraison.


M'amour je le confesse, helas c'est bien raison
En ce temps miserable addoucir la colere,
Et le trait punissant que darde sa main fiere
Sur le chef de nos Rois, leur sceptre et leur maison.


Plus me mets en priere et plus fais penitence
Moins je sens addoucir vostre fiere arrogance,
Plus veux domter ma chair plus rebelle apparoist.


De jeusne et d'oraison l'ire de Dieu s'appaise,
Plus je vous vay priant moins plaignez mon malaise,
Plus me faites jeusner plus l'appetit me croist.

Belleau, Remy (1528-1577) [1578], Les Odes d'Anacreon Teien, poete grec; Avec quelques petites Hymnes de son invention, et autres diverses poesies: Ensemble une Comedie (Gilles Gilles, Paris), Ed. Barbara Sommovigo - 2008. Le texte numérisé est celui de l'édition 1578