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Sonnet

De mille morts je meurs voyant la modestie,
La grace, la façon, et naïve douceur
De celle qui retient sous la gente faveur
Seulement d'un trait d'oeil, et ma mort, et ma vie:


De mille morts je meurs quand d'une extreme envie
Je desire à jamais luy estre serviteur
Et luy faire, amoureux, un present de mon cueur,
Et de ma liberté qu'elle tient asservie.


Mais je mourrois du tout si mon humble service
Pouvoit tant meriter que seulement je visse
De pres ceste beauté qui de loing m'evertue:


Non non je ne la veus ny voir ny concevoir
Puis qu'en la regardant un fascheux desespoir
Et de pres et de loin cruellement me tue.

Belleau, Remy (1528-1577) [1578], Les Odes d'Anacreon Teien, poete grec; Avec quelques petites Hymnes de son invention, et autres diverses poesies: Ensemble une Comedie (Gilles Gilles, Paris), Ed. Barbara Sommovigo - 2008. Le texte numérisé est celui de l'édition 1578