Douce mere d'Amour, mais farouche et cruelle
Aux hommes fourvoyez qui vont suyvant tes pas:
Mere je te supply ne me recherche pas
Pour me dresser encor quelque embusche nouvelle.
Je n'ay que trop languy durant la saison belle
De mon gaillard Printemps sous les sorciers appas,
Puis maintenant recreu, mal armé, foible et las
Tu me viens, importune, appeller en querelle.
Je tenois ces propos quand vostre bouche tendre
Vinstes joindre à la mienne, et bord à bord estendre
Le coural soupirant de vos lévres, mon Coeur.
Alors je reconneu que toute ame gentile
Est capable en tout temps de sa flamme subtile,
Et qu'il est malaisé d'eviter sa fureur.