J'avoy n'a pas long temps fait esclave mon cueur
Pour servir les beautez d'une gente maistresse,
Esperant que le temps, l'amour et la caresse
De mon loyal service adoucist sa rigueur.
En servant j'esperois, mais un espoir trompeur
Par une douce amorce a pippé ma jeunesse,
N'ayant en fin receu que travail et rudesse
Pour toute recompense et toute autre faveur.
Lassé de supporter ce trop fascheux martyre,
Cherchant nouveau parti, content je me retire
Sans plus rien esperer d'elle ny de ses yeux.
Fuyant la cruauté de ceste fiere amante,
Ainsi que le nocher sauvé de la tourmente
Se trouvant sur le port, fuit les rochs sourcilleux.