Je fuy comme la mort ceste vieille importune
Qui deçà qui delà me suit de toutes parts,
Qui m'espie et m'aguette, et de poignans regards
Me tient ensorcelé de façon non commune.
Pren pitié de mon mal et chasse l'infortune
Dont je languis, Amour, et que ses yeux paillards
Ne me poussent jamais aux perilleux hazards
D'une si violente et mauvaise fortune.
C'est un gouffre, une mer, un abysme profond,
Une hale, un esgout, une bourbe punaise,
Un soupiral venteux, une chaude fournaise,
Une mare, un fangeas qui n'a rive ny fond,
Que je sens, que je voy, et ne puis m'en distraire
Tant le destin me force à suyvre mon contraire.